L’hiver au Québec évoque souvent des images de paysages enneigés, de feux de cheminée et de chaleur conviviale. Mais derrière cette scène idyllique se cache une réalité bien moins charmante : les épisodes de smog hivernaux causés par la combustion résidentielle de bois. Ce problème, largement sous-estimé, a des conséquences graves sur la santé publique et l'environnement.
Une source majeure de pollution
En période hivernale, la combustion résidentielle de bois devient la principale source de pollution atmosphérique dans plusieurs régions du Québec, surpassant même les transports et l’industrie. Les foyers et poêles à bois émettent des particules fines (PM2.5), ainsi que d'autres polluants toxiques comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ces substances se concentrent dans l’air lorsque les températures chutent et que les inversions thermiques emprisonnent les polluants près du sol.
Dans la grande majorité des cas, ces foyers sont utilisés à des fins décoratives, et non par nécessité. Cela rend encore plus absurde que des gens tombent malades ou meurent à cause de la pollution qu’ils génèrent. Selon des études de Santé Canada, environ 1 400 décès prématurés dans le sud du Québec chaque année peuvent être liés à la pollution de l'air causée par la combustion résidentielle de bois. C'est sans tenir compte des maladies respiratoires et cardiovasculaires aggravées par les épisodes de smog.
Des conséquences tangibles pour la santé
Les particules fines émises par la combustion résidentielle de bois pénètrent profondément dans les poumons et peuvent être transportées dans la circulation sanguine. Elles augmentent les risques de crises d’asthme, d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux. Les enfants, les personnes âgées et ceux souffrant de maladies chroniques sont particulièrement vulnérables.
Une fausse solution : les appareils certifiés
De nombreux foyers au bois revendiquent une certification EPA ou d'autres normes censées garantir une combustion « propre ». Cependant, des rapports récents ont révélé que ces certifications reposent sur des tests en laboratoire qui ne reflètent pas les conditions réelles d'utilisation. En réalité, même les appareils les plus modernes continuent de polluer à des niveaux significatifs.
Agir pour respirer mieux
Pour réduire les épisodes de smog hivernaux, des actions concrètes sont nécessaires :
Encourager la transition vers des modes de chauffage non polluants comme les thermopompes.
Imposer des règlements plus stricts pour réduire l'énorme contribution de la combustion résidentielle de bois au smog
Sensibiliser la population aux conséquences de la combustion résidentielle de bois sur la santé et l’environnement.
Les traditions hivernales font partie de notre identité, mais elles doivent évoluer pour s’adapter aux enjeux actuels. Chaque hiver, des milliers de familles respirent un air nocif sans même en être conscientes. Si nous aimons la chaleur du feu, nous devons réfléchir à son coût pour notre santé et notre environnement. En remplaçant cette image romantique des foyers au bois par des solutions modernes et respectueuses de la planète, nous pouvons préserver ce qui compte vraiment : un air pur, une santé durable et un hiver encore plus lumineux pour tous.
Nous avons fait d'énormes progrès sur la qualité de l'air dans les 40 dernières années et tous les secteurs se sont améliorés sauf celui de la combustion résidentielle de bois. Il faut agir, on ne peut plus rester dans l'inaction politique de peur de déplaire à certains.